Hôtel L'Oiselière, nuit du 6 septembre

En jetant un regard en direction de Louve, Michel leva un sourcil.

- Eh ben... C'est vrai que c't'ait pas dans l'sujet pantoute, t'as ben fait de laisser passer une demi-heure avant d'en parler pour souligner qu'on a changé d'sujet! Pi à part de t'ça c'est vrai qu'ça sert à rien qu'on connaisse les raisons qui t'ont am'né à penser qu'c'est la même personne... Pi même qu'y s'agit vraiment des agissement de que'qu'un, pi que sans ça, on pensera pas pentoute que t'es en train d'partir sur une balloune avec une histoire de conspiration. Parce que non, j'pense pas qu'McEnroy ai eu besoin d'que'qu'un d'autre pour se planter d'même. Voyons donc, passer des armes aux douanes! À quoi qu'y a pensé?

Jade resta silencieuse un bon moment, les bras croisés. Puis Louve suggéra quelques pistes. Les propos de Michel l'a fit réagir. "Eh bien, disons que ce que Louve dit est toujours mieux que d'accuser des personnes puissantes sans preuves ou pire... que de ne rien dire. Nous devrions prendre chaque propos et tenter de les infirmer ou confirmer."

Elle se tourna vers Louve. "Qu'est-ce qui pourrait vous amener à penser ainsi?"

Michel eut un regard de côté vers Jade. Il dit, pour lui-même :

- Ouin, mettons...

Puis, il s'adressa à l'assemblée.

- Pi si y'en a d'autres, aussi, qui auraient des spéculations à partager là-d'sus, ça s'rait pas mal le temps d'partager vos avis, non? Ah oui, pi ça s'rait l'fun, aussi, qu'vous nous disiez c'qui vous a am'né à penser c'que vous avancerez, question qu'on vous prenne pas pour du monde qui fabule.

Il fit une pause de quelques instants, regardant l'assemblée, retenant son regard vers Isabelle quelques instants, puis reprit.

- Pour l'instant, si y'a du monde à qui j'pourrais penser qui nous en voudraient, vous m'direz qu'ça a probablement pas rapport avec les actions qu'on pense qui ont été prises contre nous, ben y'a les deux... individus... qui avaient agressé Isabelle. Sinon, à la limite, y'a toujours les anarchs qui habitent à côté. Ça m'surprendrait pas qu'y r'luquent Sherbrooke. Pi là, avec les gangrels de Québec pi leur raid à Montréal, ben y s'pourrait ben que l'Sabbat de Montréal nous en veuille personnellement. C'est pas mal ça que j'peux faire pour là, une remise en contexte.

Son regard fit de nouveau le tour de l'assemblée.

- Pi là, j'espère que vous avez des choses à rajouter. C't'assemblée a été enrichie de deux membres c'te nuit. C'est une bonne affaire. C'est ben suffisant pour justifier la rencontre, mais si on pouvait l'étoffer d'un peu plus de cont'nu, ch'uis pas contre.

Louve écoute Michel, le regarde pendant quelques instants puis hoche de la tête. Puis, elle se tourne vers Jade :

- Eh bien, c'est vrai qu'essayer de passer des armes aux douanes, ce n'est pas le geste le plus intelligent. Mais sans doute Monsieur MacEnroy avait-il pris les précautions nécessaires pour faire passer ces armes au pays sans embûche, mais hélas, nous ne le saurons jamais. Cela me semble être une parfaite porte d'entrée pour un Kindred qui aurait intérêt à nous nuire ou à nous diviser. De plus, il ne me semble pas qu'aucun d'entre nous n'ait d'emprise sur le gouvernement fédéral. Donc, encore là, il est facile de monter un coup et de frapper au moment où ça fera le plus mal.

Louve s'arrête, puis retourne à ses pensées et regarde tour à tour les gens présents dans l'assemblée.

- Mais c'est possible aussi que Monsieur MacEnroy ait tout simplement manqué de jugement et nous a tous entraîné dans ce chaos.

Michel écouta Louve. Il lui répondit directement.

- C'est vrai qu'a priori, on pourrait avoir tendance à penser qu'McEnroy, avec toute son "expérience" en gestion et tout'l'tralala, y'aurait monté une affaire béton. Mais faut pas oublier que dans l'interrogatoire qu'y a subit, selon même c'qu'i nous a dit, y'a agit comme un débutant. Fait que ça m'surprendrait pas qu'y ait juste mal organisé ses affaires pour 'é douanes. L'allure d'organisateur pi d'gestionnaire qu'y nous donnait, ben c't'ait yenk une façade. C'est c'que j'en pense.

Myria trouvait la rencontre tres interessante de sa place, elle voyait depuis le départ des gens qui semblaient vouloir se taper le plus dessus possible mais tout a cou, elle les voyait sembler se reunir pour creer quelque chose de constructif.

Elle ne connaissait pas encore les regles de ce nouveau monde pas plus qu'elle n,en connaissait le vocabulaire mais elle commenceait a ene percevoir la teneur. La regle de base semblait etre: ne fais confiance a personne et affirme ton opinion et tiens la le mieux possible.

Puis, elle regarda Michel qui semblait etre revenu a de meilleurs sentiments a son égard, elle hésita quelques seconde pour se pencher vers lui et lui dire pour qu'il soit le seul a comprendre.

- Je m,excuse de vous déranger, je ne conais pas tous les évènements mais je suis une gangrel et j'habitais a Québec avant de devenir l,une des vôtre. Mon visage est donc connu dans le coins, ceoyez vous que ca pourrais aider de quelque facon que ce soit?

Elle ne voulait pas se lever devant tout le monde pour dire tout ca car elle avait quand meme eu assez d'attention durant cette nuit.

Lise reprit peu à peu ses esprits à mesure que Michel allégeait l'atmosphère avec ses interventions. D'ailleurs, elle sembla vouloir prendre la parole à plusieurs reprises, mais se rétracta chaque fois pour laisser Michel s'avancer de part et d'autre sur de multiples conjectures.

Elle profita de l'instant où Myria lui parlait tout bas pour s'avancer sur le terrain glissant de cette discussion.

- Je crois qu'il est d'une certaine évidence que Monsieur McEnroy fut une personne qui a su adopter un comportement relativement adéquat pour s'attirer les foudres de nombreux ennemis. Partir de Monsieur McEnroy comme base pour débusquer l'ennemi que voudrait voir notre société tomber, ou s'entre déchirer, ne semble donc pas vraiment très solide. Par contre, il est en effet intéréssant d'explorer la piste de ces individus dont a parlé Monsieur Michel et qui ont fait ce carnage lors de mon arrivée dans la ville de Sherbrooke. Dame Isabelle avait dit, alors, qu'elle saurait se charger de cette histoire ce qui, j'ose imaginer, a été fait. Loin de moi l'idée de remettre en question les engagements de Dame Isabelle, soyez sans craintes, mais je suis d'avis qu'un retour ainsi qu'une mise à jour à ce niveau ne ferait de tort à personne, bien au contraire.

- Aussi, il y a la piste de ces chasseurs qui avait été élaborée le même soir que le dit carnage... Il me semble avoir appris de certaines sources qu'avant la réouverture de Sherbrooke, la ville avait été complètement fermée à la vie camarillenne à cause de relations un peu, disons... risquées... avec des chasseurs. Je doute qu'en trente ans ces chasseurs se soient assis sur leurs lauriers. Je ne suis pas expérimentée dans le domaine des investigations, mais je crois que cette piste devrait être étudiée également... vous ne croyez pas? Après-tout, si quelqu'un avait tout intérêt à faire tomber une Camarilla, il est plus plausible de penser à des chasseurs qu'à des anciens de notre camp. Et encore moins au Prince de la cité qui est protégée géographiquement par Sherbrooke des assaults pouvant provenir des États-unis ou de Montréal...

Après avoir écouté attentivement les propos de chacun, Louve adopte une position songeuse. Son doigt tapote ses lèvres tandis que la griffe s'arrête sur son nez. Elle rassemble tous les données dans son esprit. Elle regarde tour à tour Lise, puis Michel.

- Bon, soit, avec les éléments apportés, nous pouvons pour le moment, écarter Alister MacEnroy de l'équation, mais je pense que son implication demeure indirecte... La piste que vous présentez, Madame Marchand, est très intéressante. Les chasseurs pourraient être en mesure d'influencer le gouvernement et la police, se servir d'un des nôtres pour obtenir des informations... afin de monter une opération digne de ce nom. Hum, très pertinent, dit Louve en regardant Lise, un sourire en coin.

Louve s'arrête un moment dans son discours; elle sembla fouiller dans ses souvenirs, vint pour dire quelque chose, mais se ravisa.

Lise Jeta un regard vers Michel qui murmurait dans l'oreille de Myria. Elle sembla d'abord intriguée, puis inquiète. Elle l'interrogea du regard alors qu'il la regardait un peu troublé, ne comprenant pas la réaction qu'il avait eu. Lorsqu'il retourna à ses murmures pour Myria, elle parut soudain contrariée. Cependant, elle reprit un visage plus cordial aussitôt pour remercier le commentaire de Louve d'un signe de tête poli. Puis se retourna vers Michel cherchant encore à comprendre la déroute qu'il avait démontré.

Foxy surveille Michel des yeux à chaque fois qu'il passe un commentaire à Myria. Des fois elle rigole, des fois non. Elle apprécie que Jack semble la comprendre un peu plus, mais ça change rien à la situation.

Lorsque finalement Lise fait son résumé de la situation et que les autres commentent, elle se lève et apporte son grain de sel.

- Bon, enfin un compte rendu quasiment complet d'la situation. Pis c'qu'y est fucké, c'est que c'est la personne qui a été capturée qui en dit plus que les autres. Me semble qu'y a encore bin des infos qui s'disent pas autour d'la table.

Elle fait le tour de table.

- Toi Michel, t'as sauvé Lise, mais on sait pas comment tu l'as trouvé. Ça peut aider d'savoir d'où vient l'info.

- Toi Morgan, tu dis qu'y a un flic qui t'en a raconté un max sur McEnroy... Y t'as dit quoi? Ça peut aider à trouver ses sources.

- Tsé, chui sûre qu'on peut trouver. L'vrai problème, c'est qui nous ont spotté sur notre territoire. Faque là, j'me dit que soit on s'exile pis on cherche l'vrai coupable en essayant d'rester cachés, soit on trouve l'moyen d'boucler l'dossier d'la police au plus crisse. Si on a pu la police su l'dos, on peut mieux travailler.

Foxy reprend sa place à côté de Myria.

- Faque là, soit vous décider de rester paranoiaque pis vous r'gardez votre nombril, soit vous commencez à écouter l'monde qui donne des commentaires constructifs comme Lise a fait tout l'temps, ou bin comme j'viens d'faire.

Alors que Louve terminait de parler, Michel finissait de dire ce qu'il disait à Myria. Il regarda celle-ci quelques instants, s'assurant que ce n'était pas trop confus, puis ramena son attention à l'assemblée. Alors qu'il portait son attention sur Lise, celle-ci semblait l'interroger du regard. Il lui rendit un regard qui semblait vouloir dire : "Ben là!" puis écouta Foxy prendre la parole. Il lui répondit.

- En fait, c'est pas une mauvaise question.

Il s'adressa ensuite à l'assemblée.

- L'problème, c'est que j'peux pas vous l'dire. J'sais à quel point on aime dilapider notre prochain, ici. Mais si vous m'dites que vous m'supporterez dans l'procès qui suivra c'que j'vais dire, j'ai confiance en votre parole, pis j'frai l'aveu qui répondra à la question. C'est fair, non? J'aide à faire avancer notre cause, pi vous faites en sorte d'éviter que l'aide que j'apporte à l'assemblée me r'tombe dessus sous forme de marde. C'est c'que j'propose.

Jade regarda Foxy et semblait approuver. "De très bonnes questions en effet. Pour ma part, avec les informations, cela me permettra de pouvoir avoir un dossier qui tient la route au niveau légal."

Elle se tourna vers Michel, les traits du visage adoucit. "Un de mes devoirs ici est d'assurer votre protection au niveau juridique, alors vous avez mon entière collaboration."

Michel se tourna vers Jade. Il s'adressa à elle et à l'assemblée tout à la fois.

- J'vous remercie grandement de ce support. Ben apprécié. J'voudrais juste souligner que l'procès qu'j'appréhende, dans c'cas-ci, en est un camarillen, m'né par le prince. C'pour ça qu'votre support à tous est l'bienv'nue. Celui du Shériff est aussi attendu.

Perplexe du regard lancé par Michel, Lise sembla d'autant plus confuse lorsqu'il fit sa proposition. Elle l'étudia longuement, effrayée par ces mystérieux aveux, puis, graduellement, elle se mit à arborer un air de plus en plus irrité par la situation. Elle plissa les yeux, gagnée par une fureur intérieure contenue et finit par lâcher la main de Michel. Elle le toisa tandis que Jade lui exprimait son appui inconditionnel et secoua la tête, désarçonnée.

Elle finit par se lever et faire quelques pas à l'écart de l'assemblée, tournant le dos pour cacher son trouble.

-Tu peut compté sur mon support aussi Michel.

*un regard a Foxy*

-Le policier men a dit pas mal oui......,enf ait juste une chose importante,que on devrais consideré,jen ferais part a l'assemblé le temp vennue

Michel se tourna vers Morgan.

- Merci, Morgan. La spontanéité d'ton support fait du bien dans une situation potentiellement assez précaire.

Il s'adressa ensuite à l'assemblée.

- J'peux comprendre que certains d'entre vous soient réticents à m'offrir leur support. J'peux me r'tirer que'que minutes, que vous puissiez discuter là d'sus. Si j'ai bien compris, étant donné la situation, de sortir de la salle s'rait même profitable pour l'assemblée.

Avec un regard vers Guillaume, il rajouta :

- J'me trompe?

Il s'adressa ensuite à Lise. Ses mots étaient plus bas, sans être des murmurs, toutefois, dû à la distance.

- Si tu veux en profiter pour m'parler, j'ai rien contre.

Puis il se dirigea vers une des portes de la salle.

Isabelle avait écouté le silence qui dura un certain temps après son intervention. Elle écouta par la suite les discussions et sembla ne pas aprécier certains moment de la discussion, il était difficile de savoir quels moments dérangeaient vraiment Isabelle. Quand Michel se dirigea vers la sortie, elle le regarda avec un air dur et elle prit un ton sérieux.

- Michel, je crois que lorsque vous sortirez de cette pièce, j'aimerais que vous pensiez à tous ce que vous avez dit ce soir. Je n'ai rien contre vous et je ne sais pas à quoi vous pensez présentement. Je crois qu'une personne c'est mit dans une situation difficile ce soir, j'aimerais que vous pensiez dire des choses qui pourrait vous mettre dans la même situation que Black Jack un autre soir. Parlez contre le Prince d'une ville est une offense grave, surtout si vous êtes membre de cette camarilla. Tous ce que vous avez dit ce soir me démontrait que vous êtes une personne sensé. J'aimerais continuer à le croire. J'aimerais que vous pensiez à cela pendant votre réflexion dans le couloir.

Isabelle fit une pause avant d'ajouter sur le même ton.

- Penser une chose sur une personne c'est facile, accuser une personne en est une autre. J'espère que cette réflexion vous sera profitable.

Isabelle attendit la suite de la soirée.

Lise ne se retourna pas vers l'assemblée, se dirigea directement vers la porte à la suite de Michel et sortit derrière lui.

Michel s'arrêta le temps qu'Isabelle lui parle, puis lui répondit :

- Merci pour vos conseils.

Puis il sortit de la salle.

Lorsque Michel interpella Guillaume il lui répondit par une mimique évoquant un «fait ce que tu veux». Il le regarda quitter la salle et lorsqu'il fut sorti, Guillaume se leva. Il jaugea l'assemblée quelques instants.

"Je ne suis pas en mesure d'offrir à Michel ce qu'il souhaite. Toutefois, si les informations qu'il présente sont pertinentes et fondées, je pourrais être en mesure de lui offrir ma collaboration."

Il jetta un coup d'oeil vers Foxy. Son regard était emplit de sympathie.

"Je crois que certains d'entre nous travaillerons mieux sur le terrain. Lorsque cette soirée sera terminée, je discuterai avec la prince de ce qui doit être fait à ce niveau."

Guillaume s'appuya contre le mur et regarda l'assemblée.

Guillaume fut désagréablement surpris de voir Michel revenir en colère. Décidément, il ne comprendrait jamais ce clan. Malgré la tension que dégageait le Brujah il se risqua à l'interpeller.

"Un problème?..."

Myria regardait la scene avec etonnement mais se rassura a la vue du meme etonnement dans les yeux de Guillaume visiblement elle n`etait pas la seule a ne rien comprendre. Combien de temps mettrait elle a comprendre ces gens qui etaient desormais les siens.

Son regard chercha les yeux de Michel mais visiblement il etait trop en colere pour accepter un contact visuel. Decidement, cet homme etait reellement etrange, la soupsonner ainsi et ensuite prendre soins d`elle comme ca et maintenant entrer dans une telle colere... Tout cela eveillait sa curiosite.

*Morgan avais regardé du coin de l'oeil Michel quand il est revennue furax,et est ressortie aussi vite,elle ne sembla pas faire de cas de cela,comem si c'etait normal quoi,puis reprennant ses aises,elle dit juste*

-Ya des jour comme ca,et vue la situation actuelle et la tension permanente,les mennaces fantomme qui planent sur nos tetes,faut pas etre surpris si quelqun pete les plombs......